mardi 26 février 2008

Le champ des âmes désalignées


Quelqu'un se lève un matin
De janvier ou de février 2008
Quelqu'un entre dans son atelier
D'artiste
Un matin ordinaire où il neige

Comme tous les matins ordinaires de janvier ou février 2008 sur Québec

Quelqu'un place une toile vierge
Sur une table presque nue
Quelqu'un commence par coller des toiles de lin et de coton sur la toile déjà montée

En attente de rien

Rien
Que l'acte
De la main
Le geste
De l'oeil

En attente
D'un souffle
D'un fragment d'âme
Quelqu'un décolle de la vieille peinture
D' une vieille planche
Quelqu'un pose un vieux morceau
De vieille peinture sur la toile
Et un autre
Et d'autres
Quelqu'un voit quelquechose apparaître
Quelqu'un ajoute de l'huile
De l'encaustique
Quelqu'un efface
Quelqu'un recommence

Quelques jours plus tard
Quelqu'un signe la toile
Et la baptise
Champ des âmes désalignées

Quelqu'un lui-même ne sait pas pourquoi
Mais quelqu'un se dit
Elle est quand même bien cette oeuvre

Quelqu'un sait qu'il est un artiste
Pourquoi?
Parce qu'il sait qu'il est un artiste

Et quelqu'un remet une nouvelle toile sur la table
Pour demain matin

vendredi 22 février 2008

Les terres humaines

Je dessine à l'eau noire
Des écritures inconnues

Désécrire le geste

Comme un oiseau
Oublié sur un fil
Allonge le ciel
-

Sur les lèvres
Un torrent de terre noire

Un arbre passe
Racines au vent

Derrière l'ombre de la Terre
Une lune orange
Ferme les yeux

Au creux de ma main
L'empreinte de ton dos
Hiberne
-
Où commencent tes doigts
La terre est un fleuve






vendredi 15 février 2008

Deux planches de bois

Je sais. Ca ressemble à deux planches de bois qui s'embrassent. Peut être pcq j'ai fait deux planches de bois qui s'embrassent. J'explique. 3heures 23 du matin je m'éveille avec en tête l'image de deux planches de bois qui s'embrassent. Bon, rien de grave. Mon papa était une branche de sapin, ma maman un crayon à "mine". J'aurais pu rêver de BB prenant cause pour les morues et non pour les blanchons. J'aurais pu rêver de BB embrassant une morue et non un blanchon (et essayer d'avoir autant de photographes). J'aurais pu rêver d'une morue embrassant BB (là, rien d'original cependant). J'aurais pu rêver d'une BB morue (mais c'est déjà fait). Non je m'éveille avec en tête l'image de deux planches de bois ( féminine et masculine quand même) qui s'embrassent. Je sais . Ca ressemble à deux planches de bois qui s'embrassent (tiens je viens d'inventer le mouvement perpétuel). Retour à la page départ. Peut-être pcq j'ai fait deux planches de bois qui s'embrassent. Y-a-t-il un sens à l'art? Est-ce de l'art? Est-ce de l'art ou du blanchon? Se pourrait-il que les ornithologues se cachent pour mourir? Pourquoi n'utilisent-on pas les bancs de neige pour s'asseoir? Je sais. Ca ressemble à deux planches de bois qui s'embrassent. Mais c'est quand même jolies deux planches de bois qui s'embrassent.
Ca change des jolies fresques cavraimentlairvraipiscesttellementbeauondiraitlatéléréalitéprendsmoiune photodevantsansmonderrièrevisiblederrière
sur les murs des immeubles de Québec.
Des planches. Partout que des planches. Qui s'embrassent. J'exige un référendum sur la beauté des planches. Qui s'embrassent.


jeudi 14 février 2008

Désécriture


Quid ès ? Petite cueillette en noir et blanc sous la neige de février. Le titre? "La désécriture". La graphie de l'écrit, le déshabillage du texte.Quelquepart entre la chorégraphie, la partition et la gestuelle qui déconstruit les codes et le sens. Entre la parole et le silence. Le non-dit de l'image caché derrière les mots. Du presque parfaitement inutile quoi! Un autre petit pas (sous la neige) pour l'humanité et l'art....vers l'arrière ou vers l'avant? L'avant-arrière, l'arrière-avant. Bof! En autant que ca bouge un peu c'est déjà un grand gain pour l'humain de l'homme.


mardi 12 février 2008

Neiges? Vis-je ?


Nei-ges?
Pour sûr, avec 442 cms dans mes montagnes. + 20 cms prévus demain, je neige de partout, hier, demain et jusqu'à (et même) un peu plus loin que mai. Je juilleterai tout blanc, peut-être ?

Vis-je?
Avec des os qui craquent dans le cou, les épaules, les genoux, pas sûr, pas sûr. Quelque chose se prépare. Entre une gripette de gars et une tornade de solitude, je le sens. Ca mord de partout ces petites choses là. Ca s'infiltrent et grouillent peutàpeut sous le peau du temps. Ca tord le coeur, ca glougloutent le temps. Ca écrasent les doigts de la vie dans la porte des jours. Alors tu passes dans le tordeur des sprinteurs de l'aiguille et tu passes de plus en plus vite. Tu passes où? Pour aller où? Mi-peau, mi-cendres , tu janvier, tu décembres.

Mais non je ne vous oublie pas. Les mots s'alignent àlaleuqueuqueu. En attente. Les mots en attente. Comme dans une urgence d'hôpital. Dans le corridor. Entre la mort et le silence.

Votre mort est importante pour nous. Veuillez continuer à respirer jusqu'à...Trop tard ! Votre mort était pourtant importante pour nous. Meilleure chance la prochaine fois...

Je ne vous oublie pas. Je m'oublie!!! Je dois parfois perdre ma vie moi aussi. Le coeur me gèle (à moins 28 quoi d'autre?). La tête me neige. L' atelier me grignote. Je perds ici et ailleurs des bouts de moi-même. J'image. Je ne qu'image. Je vous le jure au vernissage, les oeuvres vont être belles? Bonnes? Je sais pas, mais Zoeuvres je sais. Et Zoeuvres du début à la fin et entre les doigts . Zoeuvresdemoi. J'huile, j'encaustique, j'encre de partout. Suis-je? Pas sûr. Tout au plus un peu surette parfois.

Bon je tente, sans m'électrocuter ( because l'informatique et moi c'est toujours kof kof ) de vous ajouter deux images. Bof...Deux ou une ou peut être trois ou zéro...Qui knows?

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