L'avaleuse de mots
Le corps de poésie (1/2)
Techniques mixtes sur toile
36 x 12, 2010
La poésie tue.
Chaque jour elle avale les mots bout à bout
elle porte sur son front en chapelet volé
une pincée de tristesse bordée de mi-tendresse
toutes plaintes retenues en longeant le silence
elle nous met en rêve et divise les eaux
elle plante dans nos coeurs un couteau de caresses
elle se nourrit de nous
nous ventouse
nous encercle.
La poésie tue.
Comme un oiseau ivre par dessus mon épaule
quelqu'un lit l'avenir dans un linceul volant
*
Tu portes sur tes épaules
des chevaux naufragés
des cathédrales trouées
des aubes d'encre blanche
un miroir de papier
des rivières en débâcle
un lit de grande marée
une tête de femme
et un chevreuil blessé
*
J'aurais tant voulu vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu'au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez
Tout se perd et rien ne vous touche
Ni mes paroles ni mes mains
Et vous passez votre chemin
Sans savoir ce que dit ma bouche
Aragon, Les poètes
1 commentaires:
elle avale bouche offerte bouche ouverte ce flot de craies sur un cahier de noir
le puits est profond comme un silence d'eau
et dedans nagent insolites et surpris les rencontres et le frôlement
les mots sur des truites arc-en ciel avec une lune pour oeil rond
font arêtes et goût citron
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